samedi 14 mai 2016

le #Bio c'est bien ! mais on fait déjà mieux !!




Autour du matraquage médiatique du Bio, on m’interpelle souvent

 "Pourquoi tu ne fais pas du bio ?"

Derrière cette question, je perçois 2 choses !

- Tu dopes tes cultures avec des pesticides, engrais chimiques et de la génétique.
- La nature est formidable, il suffit de la regarder pousser, et de ramasser ce qu'elle nous donne.

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Pour la deuxième, c'est bien mal connaître le monde impitoyable de la nature et le travail de l'agriculteur Bio ou pas, d'où les résultats très aléatoires de la production agricole Bio sur tous les plans.



Dans cet article Manger bio a-t-il un sens?
Oranges biologiques, le 15 février 2012 au salon BioFach, à Nuremberg, en Allemagne | DAVID EBENER/DPA/AFP

Vous trouverez des éléments de doute, sur le tout Bio !

Sur le premier point, le dopage des cultures est une idée rarement expliquée au grand public.
Pour le commun des mortels, la nature donne un potentiel de rendement de la culture avec une variante provenant d'un excès d'eau ou d'une sécheresse. 

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Globalement, une expertise acquise de son expérience agricole personnelle, résumé à faire pousser le gazon de son pavillon ou les plantes vertes de son appartement.
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 Alors, utiliser des pesticides, des engrais est pour lui du dopage pour faire du rendement, du fric sur le dos de l'environnement. Le toujours plus !!

En fait, quand je sème au mois d'octobre un blé tendre par exemple, j'explique que je peux récolter 13 à 14 T/ha de blé au mois de juillet suivant, et donc là, je me fais un max de fric ;-)).

Cela voudrait dire que la nature est parfaite, une météo idéale, pas de maladie, ni de virus, la plante trouve tous ces besoins dans le sol et l'air, et qu'aucunes autres plantes viennent lui faire de l'ombre !

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La réalité est toute autre, je vais utiliser tous les outils pour ne pas trop perdre de tonne en complétant le sol d'éléments nutritifs que la plante n'a pas à sa disposition et la défendre contre tous les bio-agresseurs, sachant mise à part le drainage et l'irrigation je ne peux rien contre les caprices de la météo.
Cela va me coûter de l'argent, du temps et du travail pour arriver à sauver 7 à 8 T/ha, soit un peu plus de la moitié, et là je suis beaucoup moins riche !!



Et pour le producteur BIO ? 

Il est à la même enseigne, mais avec beaucoup moins d'outils à sa disposition, moins performant, et pourra sauver 2 à 3 T/ha (25 à 31 qx/ha)



La Vrai question, que nous laissera la nature, sans le travail des agriculteurs ?


dimanche 1 mai 2016

Azote, Nitrate et Protéine des blés francais


Une question de Mathilde:

"Sur France 5, il y a un reportage maintenant sur la baisse de la qualité
nutritionnelle des aliments (minéraux, vitamines...) avec l'augmentation des
rendements et la sélection.
Ils montraient l'exemple du blé là. Je ne pensais qu'il était exigé aux
exploitants, quand ils vendent leur blé en coopérative, une certaine teneur
en protéine."

Les blés durs, la semoule, les pâtes ou Ebly ont besoins d'un taux de protéines de 14 % environ, pour que la farine puisse être travaillée, mais surtout que les pâtes ne collent pas à la gamelle !!

Les blés tendres,  3 catégories sur plus de 330 variétés cultivés en France aujourd'hui (30 dans les années 50)

  1. blé biscuitier (faible en protéines 10,10.5%) pour utilisation en biscuit, biscotte, des utilisations croquante ou cassante...
  2. blé de Force (très riche en protéine, 13.5 à 16 %) pour utilisations souples (pain de mie, pain à hamburger...).
  3. blé meunier (protéine 11 à 12.5) pour une utilisation mixte et export (la baguette, souple et craquante).

La baisse nutritionnelle est sans doute peu mesurable, car il y a 50 ans on ne mesurais pas grand-chose et avec des méthodes perfectibles !

Le blé "français" pour l'export est le blé meunier, mais les taux de protéine ont du mal à être maintenu, non pas à cause de la génétique des "méchants" semencier, mais de la directive nitrate trop rigide pour les maintenir au niveau souhaitable par le marché.


La meilleure gestion des nitrates (qui est la forme azote absorbé la plante pour faire du rendement et des protéines) a permis de réguler les taux de protéine (très net à partir de 2010) et de limiter fortement les fuites de nitrate dans l'environnement, mais la méthode est trop stricte, puisque la courbe chute vers les 11% et devrai plutôt être sur les 11.5 - 12% pour satisfaire la meunerie et les marchés d'export.


Le problème est bien plus difficile en Bio, les apports d'azotes sont encore plus difficiles !

Une vidéo de nos voisins suisses


A tout bientôt !