Rémi Dumery et l’agriculture au XXIe siècle

Remi Dumery expose sa vision de l'agriculture

LOIRET > LOIRE-SOLOGNE > CHAINGY 04/02/13

Chaingy hier, aujourd'hui, demain (CHAD) a entrepris, depuis 2010, un important travail d'étude sur le passé, le présent et le futur de l'agriculture, en partant de l'histoire locale. Après une exposition et l'édition d'un livret, Rémi Dumery animait, vendredi soir, une conférence passionnante et décapante sur « l'agriculture au XXI e siècle ».

Durant trois heures, il a tenu son auditoire en haleine. Il faut dire que Rémi Dumery n'est pas un agriculteur ordinaire. Exploitant céréalier dans la plaine de Beauce, il est aussi expérimentateur, observateur précis de l'écosystème agricole, passionné d'informatique et d'Internet, consommateur addictif de réseaux sociaux.

Rémi Dumery expose sa pratique et sa conception de l’agriculture. - Fer Christian

Une vision agricole de la plante à la planète

« La fonction de l'agriculture ne se limite pas à l'alimentaire, elle a aussi à répondre au défi du besoin en énergie d'une population mondiale », explique-t-il. Sa conception du développement durable est un composé équilibré d'économie, de social et d'environnemental, pas loin du « bon sens paysan », développé avec l'aide des technologies modernes.

Il illustre son propos, souvent provocateur, de cas concrets : le déclin des populations d'abeilles, l'agriculture traditionnelle et l'agriculture biologique, les produits naturels et les produits de synthèse.

Son exposé va d'une conception globale de l'agriculture, résolument moderne et raisonnablement productiviste, jusqu'à l'investigation technique la plus fine lorsqu'il analyse les différents moyens de lutter contre la pyrale du maïs ou quand il expose comment l'agriculteur du XXI e siècle se sert des satellites et du GPS pour optimiser l'épandage des engrais et des pesticides.

Il dévoile sa vision de la mondialisation lorsqu'il craint que les atermoiements de la France en certains domaines aient détruit sa position ancienne de leader dans la recherche agricole au profit de grands groupes étrangers : les semences parties vers Monsanto, l'agrochimie de Rhöne-Poulenc vers Bayer.

L'agriculteur agit sur un milieu vivant

Pragmatique, il démontre qu'en agriculture il n'existe pas qu'une solution : « l'agriculteur agit dans un milieu vivant, dans lequel il doit faire les meilleurs choix. Il passe beaucoup de temps dans ses champs à observer et les nouvelles technologies lui apportent des yeux supplémentaires ».