Définition: Avoir les abeilles
L'abeille est un insecte réputé pour s'énerver facilement en cas d'agression. Lorsqu'il se sent agressé, cet insecte pique en général son assaillant de manière vive. Avoir les abeilles, c'est donc être très en colère, en argot.
Oui les abeilles, dans la même semaine !!
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2° http://www.mediaterre.org/france/actu,20170105143647.html
Un communiqué du Réseau Biodiversité pour les Abeilles
Bilan des suivis des mortalités d'abeilles par la DGAL (Ministère de l'Agriculture)
Pathologies, mauvaises pratiques apicoles et famine : les véritables causes des mortalités d'abeilles clairement identifiées
Les conclusions 2015 du dispositif officiel de suivi des troubles d'abeilles par les services du ministère de l'Agriculture sont claires et sans ambigüité : ce sont bien des facteurs sanitaires et nutritionnels qui expliquent les mortalités d'abeilles. On peut donc hiérarchiser les facteurs par importance : 1- Pathologies 2- Pratiques apicoles 3- Manque de ressources alimentaires et 4- Produits phytosanitaires.
En matière de santé du cheptel apicole, l'analyse du bilan annuel des enquêtes menées par les services de l'Etat est riche d'enseignements. Ces enquêtes font suite aux signalements de mortalités aiguës de colonies. En 2015, ce sont 195 alertes dans 52 départements qui ont été enregistrées, ce qui représente une forte hausse des signalements par rapport aux années précédentes et donc implique une plus grande fiabilité et représentativité des problèmes rencontrés sur le terrain par les apiculteurs.
Le Varroa, ennemi numéro 1 des abeilles
Près de 4 enquêtes sur 10 ont conclu à la responsabilité certaine de pathologies expliquant ainsi les mortalités observées. C'est essentiellement l'insuffisance, voire l'absence complète, de lutte contre le Varroa qui explique cette situation. « Eu égard au profil de varroa et son rôle dans l'affaiblissement du système immunitaire de l'abeille ainsi que son rôle de vecteur d'autres agents pathogènes, notamment les virus, ce constat récurrent est alarmant et invite à des actions concrètes et rapides de la part des apiculteurs » selon Fayçal Meziani, référent expert national « apiculture, pathologie des abeilles » à la DGAL (Direction Générale de l'Alimentation - Ministère de l'Agriculture)*.
Les mauvaises pratiques apicoles au banc des accusés
Il n'est pas très politiquement correct d'évoquer la qualité des pratiques apicoles. Si, fort heureusement, une large majorité d'apiculteurs gèrent avec soin et attention leur cheptel apicole, force est de constater que les mauvaises pratiques perdurent. Selon l'expert de la DGAL, il s'agit en effet d'un autre constat récurrent. Et loin d'être marginal, il explique environ 1 cas de mortalité sur 7 (14 %). Concrètement, il s'agit de lutte contre le varroa avec des produits acarides non homologués ou des « remèdes de grand-mère faits maison », de mauvaises préparations de l'hivernage, de couvain refroidi, de pénurie alimentaire et dépopulation en sortie d'hiver... Pour Fayçal Meziani, « ces pratiques engendrent des mortalités élevées constatées au sein des colonies visitées ».*
A quand une stratégie nationale de lutte contre le Varroa ?
Présent en Europe depuis 1982, le Varroa est la principale menace pour les abeilles. « Lorsqu'une stratégie de lutte collective est menée, les résultats sont là » explique Philippe Lecompte, Président du Réseau Biodiversité pour les Abeilles. « Dans la Marne, où une lutte collective est organisée, les mortalités d'abeilles liées au varroa restent à des taux raisonnables de l'ordre de 9 à 13% selon les années » poursuit-il. Dans ses conclusions annuelles, la DGAL ne fait pas mystère de la nécessité d'une telle stratégie contre cet acarien parasite.
Les abeilles continuent de mourir de faim
Après les pathologies, les mauvaises pratiques apicoles et les phénomènes de désertion des ruches dont la cause se trouve également dans les maladies, la famine est un autre facteur préoccupant pour les apiculteurs. Depuis une dizaine d'années, le Réseau Biodiversité pour les Abeilles ne cesse d'alerter les pouvoirs publics sur cet enjeu dont les réponses apportées demeurent insuffisantes. « Pourquoi le verdissement de la PAC, censé être un outil environnemental, a sonné le glas de la prime aux jachères apicoles ou mellifères » s'interroge Philippe Lecompte. Il faut d'urgence mettre en œuvre des mécanismes pour favoriser le développement d'une ressource alimentaire adaptée aux besoins des abeilles, c'est à dire une ressource en quantité suffisante tout au long de la saison, avec une diversité d'espèces et une qualité nutritive des pollens élevée. Outre les jachères, les éléments du paysage à mobiliser sont multiples : haies, lisières forestières, bords de champs, bandes enherbées le long des cours d'eau...
Les pesticides, on en parle beaucoup. Sans doute trop !
La responsabilité des produits phytosanitaires par des intoxications ayant conduit à des mortalités d'abeilles apparaît à nouveau comme très réduite. Selon le bilan de la DGAL, ces cas ne concernent que 4% des cas de mortalité. Parmi les substances pointées du doigt, le Spinosad émerge. C'est un insecticide utilisé en agriculture biologique. Apiculteur professionnel bio, Philippe Lecompte reconnaît que « le label bio en agriculture ne signifie pas une absence de risque sur la santé des abeilles, ni la présence d'une ressource florale pour les abeilles ». Il ressort également des résultats de ces enquêtes que les cires sont les matrices principales de contamination à long terme. En effet, on observe des phénomènes d'accumulation des toxiques dans les cires puisque la dégradation des résidus se fait de manière très lente. Ainsi, 5 ans sont nécessaires pour qu'une cire perde 50% des résidus de fluvalinate, solution anti-Varroa placée directement au cœur des ruches, mais également utilisée comme insecticide en agriculture pour contrôler les méligèthes, ravageurs du colza.
Selon le Réseau Biodiversité pour les Abeilles, il est temps de se rendre à l'évidence et de prendre acte des résultats de ces enquêtes qui, années après années, affichent une continuité et une cohérence dans leurs conclusions. Dès lors, pourquoi continuer à refuser de voir la réalité en face en maintenant un focus manifestement disproportionné sur les pesticides et en s'obstinant de refuser de traiter les véritables sujets, à commencer par la lutte contre le Varroa par un accompagnement des apiculteurs avec des formations adaptées à un métier de plus en plus complexe. Des intoxications liées aux produits phytosanitaires existent. Il faut bien entendu y répondre mais sans en faire l'arbre qui cache la forêt. « Ce sont avant tous les apiculteurs qui doivent supporter les conséquences de ces mauvais choix » rappelle Philippe Lecompte.
« La France continue de perdre ses abeilles quand d'autres pays développent leur cheptel, à situation environnementale comparable. L'année 2016 est une année noire pour l'ensemble de la filière. C'est la pire de toute notre histoire. On ne compte plus les apiculteurs qui mettent la clé sous la porte. La production nationale s'est effondrée à 8 000 tonnes. Il y a urgence. Nous sommes déjà dans le mur mais il faut maintenant en sortir et reconstruire » conclut-il.
* cf. article publié dans La Santé de l'Abeille n°275
Contact presse : Pierre Testu
A propos du Réseau Biodiversité pour les Abeilles
Fondé par Philippe Lecompte, apiculteur bio professionnel à Ville en Tardenois (Champagne), le Réseau Biodiversité pour les Abeilles s'impose depuis sa création en 2007 comme l'expert de l'alimentation des colonies. Acteur innovant et incontournable dans la déclinaison de la biodiversité en France, il coordonne le développement et la mise en place de jachères apicoles et d'intercultures mellifères. Véritables garde-manger pour abeilles, ces oasis de biodiversité sont réparties sur l'ensemble du territoire et contribuent de manière efficace au renouvellement du dialogue entre apiculteurs et agriculteurs grâce à un partenariat gagnant - gagnant. A ce jour, plus de 15.000 hectares consacrés à l'alimentation des pollinisateurs et au maintien de la biodiversité sont ainsi recensés. www.jacheres-apicoles.fr
http://www.jacheres-apicoles.fr/index/chap-adhesion/
Depuis 9 ans, le RBA travaille avec les agriculteurs pour développer la mise en place de jachères apicoles et ainsi pallier au risque de disette alimentaire. En effet, grâce à des mélanges d’espèces connues pour leur intérêt agronomique et pour la qualité de leur pollen et de leur nectar, ce type d’aménagement permet de satisfaire à la fois les pollinisateurs et les agriculteurs. Si les itinéraires techniques pour l’implantation de ces aménagements sont désormais bien maitrisés, il est nécessaire que les jachères apicoles ou mellifères soient stimulées par une règlementation incitative et valorisées par la Politique Agricole Commune. Le besoin de ressources alimentaires supplémentaires pour les pollinisateurs est une opinion partagée par la communauté scientifique mais reste hélas insuffisamment portée par la France et l’UE. Nous incitons donc les pouvoirs publics à intégrer ce facteur clé à travers une déclinaison paysagère territoriale pour résoudre la crise apicole.
alors que ....
Des surfaces d’intérêt écologique sans grand intérêt pour la biodiversité
Un exemple de surface d'intérêt écologique.
©MAAF
©MAAF
Pas très écologiques, les surfaces d’intérêt écologique? C’est la critique formulée par deux ONG, à l’heure où la Commission tente de bannir les pesticides de ces zones censées améliorer la biodiversité de terres agricoles, en passe de devenir des déserts biologiques.
Un cinquième des terres agricoles de l’Union européenne sont considérées comme surfaces d’intérêt écologique (SIE). Cette notion constitue l’une des trois mesures-phares du verdissement de la politique agricole commune (PAC) de 2013, avec la diversification de l’assolement et le maintien des prairies permanentes. Pour y prétendre, l’agriculteur doit consacrer 5% de sa surface en terres arables[1] à des pratiques censées être bénéfiques pour la biodiversité. Listées avec précision, leur mise en œuvre donne droit à des équivalences en surface (voir ici), qui seront prises en compte dans le calcul des paiements directs.
PLANTES FIXANT L’AZOTE
Or, assurent The European Environmental Bureau (EEB) & BirdLife Europe & Central Asia (ECA) dans une étude, alors que les agriculteurs ont plus qu’atteint sur le papier l’objectif fixé par la PAC, ce sont des cultures aux effets négligeables sur la biodiversité qui sont cultivées sur 75% des terres déclarées comme SIE. En cause: les cultures de plantes fixant l’azote, celles portant des cultures dérobées[2] ou a? couverture végétale, plantées ou semées au détriment des jachères (qui occupent un cinquième des SIE), dont les conséquences positives pour la biodiversité sont bien plus élevées. Ce constat arrive à point nommé, alors que la Commission ferraille pour interdire les pesticides sur les SIE.
et combien de perte de production pour notre Pays et nos agriculteurs, mis à l'abris des technologies utilisées dans le monde !!
3°
Pas de lien entre le Gaucho et la mortalité des abeilles
Fin d’une procédure de près de 16 ans
C’est une « décision importante » pour Bayer qui « met un terme à une procédure qui aura duré près de 16 ans ». Elle confirme que « les causes de mortalité des abeilles sont multifactorielles » et que le Gaucho « lorsqu’il est utilisé dans le respect des bonnes pratiques agricoles est hors de cause dans la mortalité des colonies d’abeilles ».
« La récente loi sur la biodiversité adoptée en juillet 2016 et qui interdit l’usage des produits de la famille des néonicotinoïdes ne permet donc pas de résoudre les causes principales et réelles de mortalité des abeilles, regrette la firme phytosanitaire. Elle prive en outre les agriculteurs français d’outils sûrs, efficaces et compétitifs, sans que pour l’heure aucune solution alternative durable ne leur soit proposée.
Un jour viendra le procès des OGN marchand de peur, lobby autorisé de la république et non créateur de valeur et de richesse de notre économie, un jour viendra ...!!?
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