mercredi 26 août 2020

Casser du sucre sur le dos des Néonicotinoïdes ?

Je ne suis pas un beauceron betteravier historique. Mon arrière grand-père n’as pas fait partie de ces cultivateurs créateur d’une distillerie en Coopérative à Artenay. Ces pionniers ont crée ensemble une filière, de la culture à une usine locale.

Mon père n’était pas au conseil d’administration de la coopérative faisant le pari de la fusion pour créer un Groupe sucrier de taille international pour faire face un marché mondialisé, des centrales d’achat puissantes et concentrées, et une stratégie de la communauté Européenne abaissant la protection de son marché.

Je suis devenu betteravier, il y a une douzaine d’année, par la volonté des sucreries d’augmenter la durée de fonctionnement pour écraser leurs charges fixes (60 jours/ans). Et pour cela, il faut écraser plus de betterave avec des nouveaux marchés (alcool, biocarburant, alcool surfin pour la cosmetic-vallée) pour atteindre 120 jours de fonctionnement. A l’époque, j ai le choix d’introduire une nouvelle culture dans mon assolement, allonger ma rotation : la betterave en coopérative avec apport de capital et de potentiel dividende sur mes parts sociales chez Tereos ou la betterave livrer à une sucrerie privée (Toury) payé au cul du camion. Ce choix est un pari sur l’avenir, entre une rentabilité égale d’une culture de maïs avec des perspectives stopper par le refus des OGM par l’Europe et les nouveaux marchés de la betterave avec la pérennité d’un outil industriel locale.

La production de betterave est technique et spécifique par rapport aux cultures classiques d’un céréalier, mais l’encadrement technique par l’institues techniques et les perspectives est terme de recherche me convint de faire le pas pour devenir betteravier coopérateur avec la sucrerie Artenay. Les prix contractuels de mes betteraves pour ses nouveaux débouchés sont nettement inférieur au prix du quota sucre protéger par Europe des betteraviers historiques. Mais mes rendements supérieurs sur mes terres neuves et saines de maladies spécifiques de cette plantes racines me confortent dans mon choix. La génétique fait des progrès pour lutter contre ces parasites avec plus au moins de succès. Les techniques de désherbages très pointues permettent de réduire les quantités herbicides. Les insectes du sol et aérien sont maitrisé par des traitements sur les semences. Mais la réglementation européenne bride aujourd’hui les capacités génétiques des NBT, mais elle ne peut être la réponse unique face des bioagresseurs qui mutent, s’adaptent naturellement. Déjà, un nouveau charançon montre sa trompe.

L’arrêt du quota sucrier européen est acté pour la campagne 2018, le prix de la betterave devient unique pour tout les producteurs, les usines augmentent encore leur durée de fonctionnement, en augmentant les surfaces de betterave pour qu’elle reste une culture compétitive en Europe. Ce prix est dirigé par le marché mondial du sucre, un duel entre la betterave et la canne à sucre, et la performance des groupes sucrier. Pour la campagne 2018, le prix de la tonne de betterave est en descendu en dessous de 20 euro, mais maintenu autour de 25 euro pour le producteur grâce aux dividendes des investissements diversifiés et mondiaux.

Des pays européens ont continué de soutenir leur production de sucre en subventionnant le prix de la betterave. Des groupes européens ou nationaux font le choix de fermer des usines pour gagner en compétitivité. La sucrerie de Toury dans la Beauce fermera en juin 2020 comme 3 autres en France.




En ce début d’année 2020 les virus font rages, pour le SARS-CoV-2 la demande de gel hydroalcoolique ne compensera pas la chute de consommation des biocarburants renouvelables de E10 ou E85. Mais c’est bien Le virus de la jaunisse de la betterave, ou BYV qui inquiète toute la filière. Ce virus est bien connu mais maitrisé depuis une trentaine d’année par le geste barrière qui consiste à détruire Le puceron vert du pêcher, Myzus persicae, qui le transmet en piquant les jeunes betteraves. Ce geste barrière a été interdit en Europe en 2018 avec l’interdiction des Neonicotinoïdes, médiatisé par les associations anti-pesticides comme Générations Futures comme des « insecticides tueurs d’abeilles ». Devant cette impasse technique pouvant détruire 30% de la production européenne la majorité des pays européens a donné des dérogations pour cette famille d’insecticide en traitement de semence. La betterave étant une racine sans fleur, n’est pas visiter par les abeilles. L’administration du ministère de l’agriculture en France a choisis une autre solution hasardeuses en donnant des dérogations d’insecticides utiliser en arboriculture, en limitant dans le temps, pour deux produits et pour 3 traitements aériens. Au bout de 2 ans la nature qui a horreur du vide, les pucerons virosés se sont multiplié par un climat très favorable et ont contaminés sans doute 30 à 50% de la surface betteravière française. Je ne parle pas de la filière BIO naissante qui est un coup de grâce pour elle. Pourquoi faire du sucre bio ? Quand  un morceau de sucre est déjà 100% de saccharose, sauf bien entendu si l’opinion du consommateur le pousse à mettre le prix !

Pour les deux virus, notre pays est sans doute victime d’une politique guidé par la manipulation de l’opinion qui éloigne notre pays de tout raisonnement scientifique et durable. Les incantations médiatique (comme Envoyé Spéciale) sur la gestion des stocks et des coûts des vaccins du ministre Roseline Bachelot lors de la pandémie possible de grippe aviaire a sans doute des conséquences aujourd’hui sur la gestion sanitaire et économique de la covid19. Les mêmes incantations sur les néonicotinoïdes par les mêmes canaux médiatiques auprès de l’opinion conduit a fragilité de nos productions agricoles (colza, céréales d’hiver).

Sans usines et filières betteravières sur notre territoire, pas de culture de betteraves. Injection de centaine de milliard d’euro dans notre économie pour cette crise de la covid19 sauvera t il nos outils industriels, nos entreprises et emploi ?

Mais sans cultures possibles de la betterave, contraint par une réglementation castratrice, plus d’usine, d’emploi et de maitrise de notre approvisionnement locale et durable ! Pour cela, il faut une gestion des moyens de production agricole basé sur les connaissances, les agences font ce travail. On ne peut avoir une agriculture agroécologique défini par l’opinion d’ONG ou des sondages du grand public, mais bien par le progrès techniques, agronomiques et scientifiques.

Cet exemple du virus de la jaunisse de la betterave est simplement annonciateur des ravages de décisions politiques du gouvernement prisent sans consultations de ses services compétents et des instituts. La date butoir annoncée accourt et les alternatives promises sont irréalistes. L’interdiction programmé du dernier herbicide non sélectif, le Glyphosate, est dans ce cas, ainsi que les zones de non traitement riverain d’habitation. Les agriculteurs sont désabusés devant ce poids réglementaires ubuesques devant les nouveaux aléas d’un climat incertain.

En écrivant ces lignes, je tombe sur un tweet de Philippe Vasseur, ancien ministre de l’agriculture, qui résume parfaitement mon questionnement sur notre société et convient pour ma conclusion.

« Il est légitime de s'interroger pour tenter de prévoir "comment ça va finir" (bonne question). Il l'est tout autant de se demander "comment nous en sommes arrivés là" (grave question). Les deux questions sont d'ailleurs interdépendantes. »

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